le 17 janvier 2024
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Du 26 juillet au 11 août 2024, se dérouleront en France, les jeux olympiques 2024 et suivront en septembre les jeux paralympiques.
Le 11 janvier 2024 se tenait, à la Librairie Bourlinguer à Saint-Denis, une rencontre sur les saccages olympiques et paralympiques. Cette soirée avait pour but de défaire le mythe des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) soi-disant “inclusifs, les plus verts de l’histoire…”.
C’est une rencontre avec le Collectif Saccage2024, qui lutte contre les saccages des JOP, et avec “le Chiffon“, le journal de Paname et sa banlieue, qui vient de sortir un hors-série sur les JOP.
L’objectif de cette soirée à Saint-Denis, lieu phare des JOP 2024, est de proposer une autre analyse des JOP, considéré comme destructeurs à tous les niveaux :économique, social, écologique, mais aussi sécuritaire.
Dans l’émission de ce jour, nous vous proposons l’écoute d’une grande partie de cette rencontre.
Un point sur Pierre de Coubertin
Le baron Pierre de Coubertin, né le 1er janvier 1863 à Paris et mort le 2 septembre 1937 à Genève en Suisse, est un historien et pédagogue français fortement influencé par la culture anglo-saxonne qui a particulièrement milité pour l’introduction du sport dans les établissements scolaires français.
Dans ce cadre, il prend part à l’éclosion et au développement du sport en France dès la fin du XIXe siècle avant d’être le rénovateur des Jeux olympiques de l’ère moderne en 1894 et de fonder le Comité international olympique, dont il est le président de 1896 à 1925. Durant cette période, il dessine les anneaux olympiques et installe le siège du CIO à Lausanne en 1915. Il milite également pour la création des Jeux olympiques d’hiver dont la première édition a lieu à Chamonix en 1924.
Derrière l’olympisme Un réactionnaire…
Fervent partisan de la colonisation —« dès les premiers jours, j’étais un colonial fanatique »— il voit dans le sport, à l’instar de nombreuses élites de la IIIe République, un instrument utile de « disciplinisation des indigènes ». Coubertin, de surcroît, semble clairement raciste : « Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance ».
Mais à propos des « journées anthropologiques », compétitions réservées « aux représentants des tribus sauvages et non civilisées » organisées lors des Jeux de Saint-Louis, il s’oppose à ce qu’il appelle une « mascarade outrageante », qui, ajoute-t-il, « se dépouillera naturellement de ses oripeaux lorsque ces Noirs, ces Rouges, ces Jaunes apprendront à courir, à sauter, à lancer et laisseront les Blancs derrière eux »sa vision inégalitaire du monde ne se limite d’ailleurs pas au seul domaine ethnique et frise parfois l’eugénisme.
Pour lui, toute société est divisée entre forts et faibles : « il y a deux races distinctes, celle au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée, et celle des maladifs, à la mine résignée et humble, à l’air vaincu. Eh ! bien, c’est dans les collèges comme dans le monde : les faibles sont écartés, le bénéfice de cette éducation n’est appréciable qu’aux forts »