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le 19 octobre 2021

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APRÈS L’ASSASSINAT DE 5 PAYSANS, LE SOULÈVEMENT PAYSAN APPELLE A UNE MOBILISATION CONTINUE D’UN MOIS

Ce 09/10/2021, le SKM (la coordination qui anime le soulèvement paysan) a exigé une nouvelle fois le limogeage du ministre de l’Intérieur de l’Uttar Pradesh, Ajay Mishra, et l’arrestation de son fils, Ashish qui est l’auteur des assassinats de Lakhimpur Kheri et cela avant le 11 octobre faute de quoi, ils appelleraient à un mois de mobilisation de masse au lendemain de cette échéance.

Ils appellent à des “funérailles” nationales le 12 octobre partout pour en faire le “jour des martyrs paysans”, dans tous les temples de toutes les religions de l’Inde, mais aussi sur toutes les places publiques des villes et villages avec des marches aux flambeaux dans les rues, mais aussi l’illumination de chaque maison ou boutique par des bougies.

Les cendres des paysans assassinés seront transférées dans tous les districts de l’Uttar Pradesh et tous les États de l’union indienne et le SKM appelle à ce que les marches accompagnant ces cendres soient conduites sur des lieux historiques ou qu’il soit construit des monuments, édifices, statues, plaques… à la mémoire des paysans tués.

Le 15 octobre, le SKM appelle a brûler partout les effigies des dirigeants du BJP

Le 18 octobre, le SKM appelle à bloquer tout le pays par le blocage des trains et le 26 octobre il organisera un Mahapanchayat géant à Lucknow capitale de l’Uttar Pradesh, avec l’objectif d’un million de participants comme à Muzaffarnagar et la perspective de faire tomber Yogi, le chef du gouvernement de cet État, l’idéologue du BJP et un fasciste avéré.

Le SKM a déclaré que tout l’épisode suggérait que le régime au pouvoir avait choisi la violence comme son seul outil pour réprimer la lutte en cours des paysans. Le premier exemple était une charge policière brutale il y a quelques semaines à Karnal dans l’Haryana, entraînant la mort d’un paysan, le deuxième à Lakhimpur Kheri il y a quelques jours et le troisième encore plus récemment à Ambala où un chef du BJP a tenté d’écraser à nouveau un paysan avec sa voiture tandis que le premier ministre BJP de l’Haryana appelle ouvertement et constamment à la violence contre les paysans ; bref, tout montre que le pouvoir n’a aucune intention de condamner les coupables. La violence est désormais sa seule politique.

Le SKM a appelé à maintenir au contraire le caractère pacifique du mouvement pour défendre ses valeurs, gagner le cœur de tous les indiens et élargir encore ainsi le soulèvement pour débarrasser l’Inde de son gouvernement qui s’appuie sur la haine, les violences, les divisions religieuses, de caste ou de sexe afin de protéger les grands capitalistes qui volent le peuple indien.

Avant même qu’on ait atteint le 12 octobre, date de l’ultimatum posé par les paysans au gouvernement pour arrêter pour meurtre le fils du ministre BJP qui a assassiné 4 paysans et le limogeage de son père, l’incendie provoqué par cet assassinat soulève tout le pays.

Manifestations, meetings, Mahapanchayats… se multiplient partout avant la journée nationale de funérailles prévus dans tout le pays le 12 octobre et notamment à Lakhimpur Kheri (lieu du meurtre) où elle s’y annonce massive et avant un mois de mobilisations continues.

On a le sentiment que le pouvoir est en train d’imploser, de s’effondrer sur lui-même, totalement impuissant face à la vague d’indignation et de colère qu’il a déclenché.

Mahapanchayat (AG de démocratie directe) à Barnala dans le Pendjab ; démarrage d’une grande manifestation de nuit avec bougies à Calcutta en hommage aux 4 paysans assassinés à Lakhimpur Keri par le fils du ministre BJP ; deux images du meeting de soutien du parti du Congrès à Varanasi aux martyrs paysans ; manifestation à Dharmanagar dans le Nord Tripura de soutien aux paysans assassinés

Une FOULE CONSIDÉRABLE AUX FUNÉRAILLES NATIONALES ORGANISÉES PAR LE SOULÈVEMENT PAYSAN POUR LES 4 PAYSANS ET LE JOURNALISTE ASSASSINÉS PAR LE FILS DU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR

Bien que le gouvernement BJP de l’Uttar Pradesh ait installé partout des barrages routiers de policiers pour empêcher de se rendre à Lakhimpur Kheri Tikunia, village où a eu lieu l’assassinat et ou avait lieu la principale cérémonie, plus de 50 000 personnes ont pu passer les barrages ce 12 octobre et assister à ce dernier hommage en cet endroit.

Par ailleurs dans tous les pays, dans des milliers de villes et villages, ont été organisées de très nombreuses cérémonies et des marches de jour ou de nuit avec bougies tandis que des millions et des millions de personnes mettaient des bougies à leurs fenêtres.

La police a mis en garde à vue pour 3 jours le fils du ministre, mais le ministre de l’Intérieur n’a toujours pas été arrêté.

Les 15 octobre pour la fête de Dussehra, la fête de la victoire du bien sur le mal, les indiens sont invités par le SKM (coordination paysanne) à brûler collectivement partout les effigies des responsables du BJP puis le 18 octobre tous les trains seront bloqués et le pays paralysé, etc, etc…

Parallèlement, les paysans ont bloqué les déplacements du 1er ministre BJP de l’Haryana qui avait aussi appelé à cogner sur les paysans, ce qui a donné lieu à de nouveaux affrontements avec la police. Aujourd’hui également, au Kerala, les paysans ont protesté dans les bureaux du gouvernement central. Environ 500 travailleurs des transports venant du Tamil Nadu ont rejoint les paysans au campement Singhu à Delhi. Des manifestations de paysans ont également au lieu contre les violences policières, pour la défense des prix agricoles ou pour des indemnités face aux catastrophes naturelles, au Rajasthan, en Haryana, au Pendjab, au Maharashtra, au Karnataka, au Telangana, et au Tamil Nadu.

En même temps, le SKM appelle à manifester aux côtés des tribus indigènes contre une loi qui pourrait supprimer leurs droits sur la forêt.

Nous parlons de cette actualité indienne en compagnie de Jacques Chastaing